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Une de nos adhérentes a rédigé un très beau texte décrivant ce qu'est l'accompagnement des familles chez Emmaüs 100 pour 1. Vous pouvez télécharger ce texte en cliquant ci-dessous.


La Coordination Migrants a été créée à l'initiative du diocèse de Tours dans les années 2010 et réunit une douzaine d'associations locales d'aide aux personnes exilées, dont Emmaüs 100 pour 1. Le coronavirus, avec ses conséquences catastrophiques sur les personnes précaires, a été l'occasion d'une prise de conscience et de la mise en place d'une organisation solidaire entre les associations et les pouvoirs publics. 700 places d'hébergement ont été créées. Pour la première fois depuis sa création, la Coordination Migrants est allée plus loin en adressant une lettre à la Préfète et au Président du Conseil Départemental, et en publiant un communiqué de presse commun, repris dans la Nouvelle République du 23 mai, demandant :

[if !supportLists]· [endif]À l'échelle nationale, une mesure globale et exceptionnelle «permettant l'accès stable au séjour et au travail des personnes sans papiers».

[if !supportLists]· [endif]En Touraine, un dispositif durable pour que personne ne reste à la rue après le confinement, et la régularisation des migrants présents depuis longtemps, et susceptibles de s'insérer dans notre département.

La Préfète a répondu à la demande de rendez-vous, mais pas encore aux demandes…..

Vous pouvez télécharger le communiqué de presse en cliquant ICI.

François Chaillou, président d'Emmaüs Cent pour Un, répond aux questions que se posent celles et ceux qui s'interrogent sur les nombreuses familles migrantes à la rue.

1 – Quelles sont les principales origines des familles migrantes à la rue ?

Les principales nationalités à demander asile en France sont les Albanais, les Afghans, les Georgiens ou les Guinéens. Les raisons pour lesquelles ces personnes veulent quitter leur pays sont essentiellement liées à l’insécurité ou l’incapacité à gagner leur vie sur place.

La France considère comme « pays d’origine sûr », des pays comme l’Albanie, la Géorgie, l’Arménie ou le Bénin. Elle n’accorde donc que très peu l‘asile aux ressortissants de ces pays. Ce sont ces nationalités qui se retrouvent à la rue.

2- Quelle est la situation de ceux auxquels l’asile est refusé ? Que deviennent-ils ?

La plupart des familles déboutées du droit d’asile restent en France. Ces familles vivent alors dans des conditions catastrophiques. N’ayant pas le droit de travailler, elles n’ont aucun revenu, ni logement, et s’entassent alors dans le logement d’autres personnes ou vivent à la rue pendant plusieurs mois.

Au bout de plusieurs années, ces familles deviennent étrangères à leur pays d’origine. Parfois de nouveaux enfants sont nés en France et ne parlent que le français. L’état français accepte alors de « régulariser » le séjour en France de certaines familles, et elles se voient attribuer une carte de séjour. Malheureusement, les régularisations sont peu nombreuses de sorte que vivent actuellement en France plus de 500 000 personnes dans des conditions inhumaines.

3- Pourquoi l’association Emmaüs 100 pour 1 vient-elle en aide à ces familles ?

Nous n’avons pas à juger des raisons qui conduisent telle ou telle personne à venir en France, ni des décisions que prend l’administration française pour leur accorder ou non le droit de séjour. Ce qui nous indigne en revanche, c’est de voir la façon dont des familles sont maltraitées. Nous considérons qu’il est inacceptable que ces familles soient contraintes de dormir à la rue avec leurs enfants. Nous ne pouvons accepter cette situation indigne de nos valeurs et de la tradition humaniste de notre pays. Nous nous sommes donc fixés un double objectif : agir concrètement pour fournir logement et moyens de vivre aux familles sans abri et interpeller l’opinion et les pouvoirs publics pour que cesse ce scandale.

4- Quel regard l’association Emmaüs 100 pour 1 porte-t-elle sur la politique migratoire française et sur les pratiques dans le département ?

Nous constatons que l’accueil et la solidarité envers les étrangers sont une réalité à laquelle contribuent de très nombreux citoyens, toutes classes sociales confondues, à Tours comme dans les zones rurales du département, et que leur engagement exemplaire est l’honneur de notre République. Comme d’autres associations, nous nous inquiétons de la multiplication de contrevérités et postures démagogiques de certains élus. Pour certains, la France serait « trop généreuse » et « attractive » dans ses procédures d’accueil. C’est un déni de réalité pour qui connait ce que vivent les migrants.

Au-delà du traitement des « demandes d’asile » pour lesquelles un plus grand respect des personnes nous semble indispensable, nous sommes préoccupés par la situation de ceux qui n’obtiennent pas le droit d’asile et qui ne peuvent faire autrement que de rester en France. Puisqu’elles ne peuvent avoir un travail légal, ces personnes se retrouvent sans ressources et sans droits, parfois pendant de longues années. Envisager une « régularisation » au cas par cas de ces situations est bienvenu, mais la procédure pour le faire est aléatoire. La France étant un pays de droits, nous voudrions qu’une règle précise définisse qui a droit d’être régularisé.

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